Samedi 20h00 – Collégiale Sainte-Waudru
La Descente de la Châsse de sainte Waudru, « fondatrice » de la Cité
Elle fait l’objet d’une émouvante cérémonie, le samedi soir, dans la collégiale montoise. A travers cette séance solennelle, le Doyen confie au Bourgmestre les reliques de la Sainte afin de les processionner le lendemain dans les rues de la ville. En effet, si l’autorité religieuse représentée par le Doyen s’exerce à l’intérieur des murs de l’église, dès que le Corps saint se trouve hors de cette enceinte, c’est à l’autorité civile, représentée par le Bourgmestre, que sa protection incombe. Cette tradition est scellée par l’air du Doudou entonné avec ferveur par toute l’assistance. Cet air sera scandé tout au long des festivités.
Où tout commence… La Descente de la Châsse de sainte Waudru…
Timbales, trompettes thébaines et grandes orgues entonnent un solennel Trumpet Voluntary. Le Bourgmestre et les Echevins sont accueillis au fond de l’église par le Doyen et les Présidents de la Fabrique d’Eglise de Sainte-Waudru et de la Procession du Car d’Or qui les conduisent dans le chœur où se déroulera l’échange entre l’autorité religieuse et l’autorité civile.
Au même moment, un imposant cortège solennel – suisse, acolytes, pages de Roland de Lassus, chanoinesses en costume de chœur du seizième siècle, chanoines de Saint-Germain, hallebardiers, clergé en aube et clergé en ornements dorés – quitte les abords de la sacristie pour ensuite remonter la grande nef et traverser le chœur.
Le Doyen accueille alors les autorités et la foule des fidèles avant d’inviter les représentants de l’autorité communale et des autorités religieuses de la cité à le suivre jusqu’au chevet de l’église où ils assisteront à la descente du reliquaire renfermant le corps de Madame sainte Waudru et à sa pose sur un brancard processionnel.
La solennité de cette cérémonie doit beaucoup à l’accompagnement musical des grandes orgues et des trompettes thébaines qui soutiennent le chant d’un chœur imposant. Des hymnes en l’honneur de sainte Waudru rythment le cortège tandis que la descente du reliquaire contenant le corps de sainte Waudru s’amorce au son du Fortem virili pectore et se continue pendant le chant des litanies de sainte Waudru : Sancta Waldetrudis, ora pro nobis.
La Châsse, placée sur son brancard, est processionnée dans la collégiale, le Chef (reliquaire de la tête) se joint au cortège. Les reliques sont solennellement conduites dans le transept où elles seront honorées et encensées.
L’autorité religieuse confie les reliques à la garde de l’autorité civile…
Le Doyen de la Collégiale évoque la vie de Waudru et du chapitre noble des chanoinesses puis s’adresse au Bourgmestre :
« Monsieur le Bourgmestre, Mesdames et Messieurs les Echevins,
Voici, nous avons procédé à la descente du corps saint de Madame sainte Waudru et nous avons l’intention de le processionner en la cité. Nous vous prions et demandons, ici-même, d’en assurer la protection, afin que nul mal ni inconvénient lui advienne dedans la cité, mais veillerez à ce que sain et sauf il soit remis et rapporté en ce lieu-ci, dont il est à présent remis et confié à votre loi et pouvoir. »
Le Bourgmestre lui répond :
« Monsieur le Doyen, Messieurs,
Nous avons répondu à votre invitation et avons bien ouï et entendu votre requête. Nous acceptons volontiers la garde du corps saint de Madame sainte Waudru, et, depuis qu’il sera hors de cette église jusqu’à rentré y sera, nous ferons notre loyal pouvoir de l’aider et garder, sans coût ni frais, pour qu’il ne courre aucun danger ni péril en cette ville. »
Eclate alors l’air du « DOUDOU » aux grandes orgues et aux trompettes thébaines, air repris par une foule en liesse qui entre pleinement dans son Doudou, la Ducasse rituelle de Mons.
Dès que le cortège a quitté le chœur puis le transept, les fidèles viennent nombreux vénérer les reliques de Madame sainte Waudru en touchant ses reliquaires qui de la main, qui avec une médaille, une croix, un chapelet et s’en repartir munis d’une relique secondaire de la Sainte.